Traductions du Yiddish
Dona Dona
traduit du yiddish
(décembre 1989)
Sur la carriole, il gît sans défense
Le veau qu'on mène à l'abattoir.
Et là-haut s'envole, dans le ciel immense,
L'hirondelle dans le bleu du soir.
Refrain
Dans les blés souffle le vent.
On dirait qu'il rit.
Il souffle le jour durant
Et toute la nuit.
Dona dona…
Le petit veau crie; le fermier lui hurle :
Quelle idée aussi d'être un veau!
Que n'as-tu choisi d'être libellule?
Que n'as-tu des ailes d'oiseau?
Refrain
Pauvres veaux, on les attelle,
On les traîne et on les abat.
Seul celui qui a des ailes
N'est esclave de nul ici-bas.
Refrain
A quoi pense un jeune homme honn?te,
Amoureux d'une jolie brunette?
Comment la prendre,
Sans la surprendre?
Comment la prendre,
En restant tendre?
Tumbala-tumbala-tumbalalaika…
Demoiselle, dis-moi une chose :
Qu'est-ce qui pousse sans qu'on l'arrose?
Qu'est-ce qui brûle, brûle sans flammes?
Qu'est-ce qui pleure, pleure sans larmes?
Tumbala-tumbala-tumbalalaika…
Grand nigaud, quelles questions tu poses!
La pierre pousse sans qu'on l'arrose.
Un grand amour brûle sans flammes;
Un cœur brisé pleure sans larmes.
Tumbala-tumbala-tumbalalaika…
traduit du yiddish
en juin 1981 (pour Papa)
inachevé (comme la vie de Papa)
Il y aura tout à l'heure cinquante ans
Qu'ensemble ils demeurent les vieux amants.
Ils ont vieilli peut-être; jugez-en.
Elle a soixante-treize et lui quatre-vingts ans…
... soixante-treize et quatre-vingts ans
? deux, ce n'est pas triste de vieillir
Car le charme subsiste pour qui sait chérir
Une barbiche grise ou un chignon blanc…
Soixante-treize et quatre-vingts ans…
... soixante-treize et quatre-vingts ans
traduit du yiddish
(date incertaine, mais antérieure à 1974)
inachevé
Oublions nos querelles,
nos querelles,
nos querelles,
Verse-nous du thé.
Oublions nos querelles
Ne sois pas butée… (bis)
Oublions nos querelles,
nos querelles,
nos querelles,
Et soyons heureux.
Oublions nos querelles
Nous valons bien mieux… (bis)
Oublions nos querelles,
nos querelles,
nos querelles,
Et allons danser.
Oublions nos querelles
Viens ma fiancée… (bis)
traduit du yiddish
(vers 1981)
Venez vite,
Venez tous, je vous invite :
Venez danser avec moi,
Venez partager ma joie!
Je suis plus heureux qu'un roi :
C'est la noce de ma cadette (bis)
Viens, ma reine,
Viens, la ronde nous entraîne!
Notre fille se marie;
Je veux que tu irradies.
Dieu a comblé notre vie :
C'est la noce de ma cadette (bis)
Viens, Grand-Mère,
Comme tu dois être fière!
Oui, tu sais encor danser;
Non, ça n'a pas trop changé.
Embrasse donc le fiancé :
C'est la noce de ma cadette (bis)
Oh, Sylvestre!
Il somnole ton orchestre!
Réveille les violoneux,
Secoue-moi ces paresseux;
Qu'ils cassent leurs cordes en deux!
C'est la noce de ma cadette (bis)
Tante Berthe!
Ma maison doit être ouverte.
Que les pauvres soient du festin!
Verse-leur mon meilleur vin;
? Va, ma fille, tout ira bien :
C'est la noce de ma cadette (bis)
chanson yiddish probablement traduite du russe
(version française P. Gordon, vers 2000)
Par une froide nuit d'hiver, dans le givre et le vent,
Un jeune homme scrute l'ombre; c'est presque un enfant.
Un coin de mur pour tout abri,
Un panier dans ses mains transies,
Une complainte en ses yeux suppliants.
Je n'en peux plus, sanglote-t-il, de battre le trottoir
Dans mes guenilles trempées, du matin jusqu'au soir.
Pas un chaland qui m'achète;
La plupart se paient ma tête,
Et les autres passent sans me voir.
Ach'tez… mes allumettes !
Je les garde au sec dans la tempête.
Achetez, ayez confiance.
Montrez votre bienveillance.
Par pitié, sauvez-moi de la faim.
Ach'tez… ach'tez encore !
Aidez l'orphelin qui vous implore…
C'est en vain que je m'affaire,
En vain que je vocifère;
Je vais crever dehors comme un chien.
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Dis-moi, je te prie, le Vent,
Toi qui planes sur le monde,
Sais-tu o? le malheureux
Recherche la paix sous sa tente?
?
(Sais-tu) o? le meurtre a cess?,
O? l'on n'entend plus de plaintes,
O? le Juste est ?pargn?,
O? les larmes sont ?teintes?
Le Vent s'arr?te et reste coi,
Et lui r?pond :
Je ne sais pas!